bandeau-3a-data_slider_v5-2

Intelligence Auto n°76 – Décembre 2024

Interdiction des voitures Crit’Air 3 : un cinquième du parc Francilien concerné

09/12/2024

Temps de lecture : 6 minutes
  1. L'ÉDITO


    À l'approche de la fin de l'année, on observe une dégradation générale du marché des voitures neuves, sans retour au niveau de l'année précédente. Le contexte politique et économique reste défavorable aux investissements des entreprises comme des particuliers. Néanmoins, la transition écologique se poursuit avec 2 voitures neuves électrifiées sur 3 contre 1 sur 2 l’année dernière.

  1. BAROMÈTRE MARCHÉ IMMATRICULATIONS - NOVEMBRE 2024

aaa_data_infographies_nl_76_1
Baromètre du Marché des Immatriculations en novembre 2024

Les chiffres du véhicule neuf

  1. LE MARCHÉ DES VOITURES NEUVES EN BERNE MAIS L'ÉLECTRIFICATION S'INTENSIFIE


    Septième mois consécutif de recul des ventes

    En novembre, les immatriculations de voitures particulières neuves (VPN) baissent nettement avec -13 % par rapport à la même période de l’année 2023. Or novembre comptait deux jours ouvrés de moins que celui de l’an dernier. Ce qui impacte, considérablement, le niveau des immatriculations. En jours ouvrés comparables, la baisse des volumes est plus modérée à -4%.

    Néanmoins, il s’agit du septième mois de baisse consécutive.

    Avec 133 319 immatriculations ce mois-ci, les volumes de VPN se rapprochent de ceux de 2022. Ils se situent tout de même dans un niveau haut comparativement à novembre 2020 et novembre 2021.

    La tendance observée depuis le début de l’année confirme un marché de la voiture en repli pour 2024. La baisse est actuellement -4 % (1, 5 million d’immatriculations au cumul de janvier à novembre 2024).

    En plus du contexte baissier débuté au printemps, la base de comparaison assez haute l’an dernier et les deux jours ouvrés en moins ont fortement pesé sur la tendance de ce mois de novembre. La chute apparente des immatriculations d’électriques tient aussi à cette base de comparaison haute, car elles avaient bondi de 52 % en novembre 2023 pour atteindre une part de marché de 20 %. Elle masque aussi de fortes disparités, puisque plusieurs marques comme Renault et Citroën affichent des progressions spectaculaires, en grande partie liées à leurs nouveaux modèles, tandis que le fort recul de quelques-unes, à l’instar de Dacia, Tesla et Fiat, suffit pour entraîner l’ensemble en territoire négatif.

    Le climat politique très perturbé impacte lourdement le climat des affaires comme la confiance des acheteurs. Les annonces liées à la baisse du bonus écologique et à la hausse du malus ainsi qu’à la suppression de la prime à la conversion génèrent au mieux de l’attentisme au pire des reports purement et simplement de changement des véhicules.

    La reprise du leasing électrique courant 2025 et les choix stratégiques des constructeurs avant la réduction des émissions moyennes du CO2, plaident encore pour l’attentisme des acheteurs.

evol-a-jour-76
L’immatriculation des voitures neuves du mois de novembre par année
(en volume)
  1. 66% d’électrification

    En novembre, l’électrification atteint déjà 66% des immatriculations de VPN.


    Le succès de l’électrification passe d’abord par les hybrides, qui génèrent près de la moitié (48 %) des ventes de voitures neuves et progressent fortement (+17%) dans un marché VPN en berne (-13%).

    Les hybrides non rechargeables (HEV, hors microhybrides) en représentent la majorité (21 % du marché) et gagnent 8 %. Les hybrides légères (MHEV) enregistrent le plus fort gain (+ 71 %) pour atteindre une part globale de 19 %. Quant aux hybrides rechargeables (PHEV), qui devraient perdre plusieurs de leurs avantages fiscaux en 2025 (malus au poids, taxe annuelle sur les émissions de CO2 pour les entreprises), ils reculent de 20 % et restent à 9 % du marché.

    Les immatriculations de voitures électriques avaient atteint leurs niveaux les plus élevés fin 2023, avant la réduction du bonus. Puis il en a été de même cette année en septembre, dernier mois pour livrer les modèles bénéficiant du leasing social. Après un nouveau point bas à 15 % en octobre, elles se rapprochent en novembre de leur part de marché moyenne de ces deux dernières années, autour de 18 %. Tandis que le gouvernement annonce viser 66 % en 2030 tout en rabotant, considérablement, le bonus écologique dès le 2 décembre 2024.

    Malgré le recul global des voitures électriques à 24 % par rapport à novembre 2023, il faut souligner les performances de Renault, dont les immatriculations d’électriques progressent, fortement, +77 %, grâce au succès de ses Renault 5 et Scenic, respectivement premier et quatrième au palmarès des immatriculations d’électriques ce mois-ci.

    Avec des volumes moins élevés, Peugeot gagne aussi +32 % et Citroën +286 %, soit une multiplication par quatre en plaçant sa nouvelle ë-C3 en troisième place.

    À l’inverse, Tesla chute de 60 % malgré la deuxième place de son Model Y, la Dacia Spring de -72 %. Les électriques de Kia perdent 70 %, ceux de Hyundai 51 % et ceux de Fiat 63 %. MG, qui ne bénéficiait déjà plus du bonus depuis le début de l’année, subit depuis fin octobre une surtaxe de 35,3 % et ses immatriculations d’électriques s’effondrent de 80 % en novembre. Autre constructeur chinois frappé par cette surtaxe à hauteur de 17 %, mais arrivé en France en 2023, BYD reste en très forte progression et multiple par cinq ses immatriculations d’électriques sur le mois.

    Les motorisations thermiques comptent encore pour 35% (25% pour l’essence, 7% pour le Diesel et 3% pour gaz/GPL) mais leurs ventes s’essoufflent, immanquablement, avec respectivement -32%, -33%, -26%.

aaa_data_infographies_nl_76_3
TOP 3 des modèles de voitures électrifiées en novembre 2024
(en volume)

Les chiffres du véhicule d'occasion

  1. LE MARCHÉ DES VOITURES D'OCCASION PÉNALISÉ PAR LE CALENDRIER


    Si le marché du neuf s’est installé, depuis le COVID, à des niveaux historiquement faibles, celui de l’occasion (VO) reste robuste, soutenu par une combinaison de facteurs avantageux. La baisse progressive des prix, associée à une offre riche en modèles récents, crée un climat propice à une croissance soutenue. Au cumul de l’année, la progression des transactions VO est de 4 % pour 4,9 millions d’unités. Si en novembre le marché VO recule de 2 % c’est en raison des 2 jours ouvrés en moins par rapport à novembre 2023. En jours ouvrés comparables, la croissance atteint +8%.

    432 542 voitures ont changé de mains en novembre.

    Il se vend donc en moyenne plus de trois voitures d’occasion pour une neuve, un phénomène qui répond aux difficultés de pouvoir d’achat et accompagne le vieillissement rapide du parc.

    Les modèles à vignette Crit’Air 1 (voitures essence à partir de 2011 et ses hybrides) assurent la majorité des transactions, près de 37 %, en progression de 9 %. Ils sont suivis par les Crit’Air 2, à 32 % du marché, mais le gain le plus important concerne les VO électriques à vignette Crit’Air 0, qui gagnent 19 % et grignotent peu à peu des parts pour s’approcher sur le mois de 3 %.

    Les autres Crit’air comptent pour moins d’un tiers du marché et disparaissent progressivement.

    En novembre, le marché de l’occasion concerne surtout les transactions entre particuliers, qui en représentent plus de la moitié, avec un gain de 1%. Le marché de professionnels à particuliers quant à lui baisse de 2,5% et pèse 37 %. L’extension du leasing social aux électriques d’occasion, envisagée pour 2025, pourrait donner un coup d’accélérateur à ce canal de vente.

aaa_data_infographies_nl_76_4
Immatriculations des voitures d'occasion par Crit’Air
(en %)

Les différents marchés du véhicule : panorama

  1. LES MARCHÉS NEUFS ET OCCASIONS PLONGENT


    Pénalisée par 2 jours ouvrés en moins par rapport à novembre 2023, la quasi-totalité des marchés neufs comme occasions plongent. Ce hasard du calendrier ne fait que s’ajouter au contexte très morose du secteur automobile au sens large. Seule exception, la moto neuve (plus particulièrement les ventes de tricycles) reste dans le vert grâce notamment à la belle performance du KYMCO CV3.

aaa_data_infographies_nl_76_5
NOVEMBRE 2024 : LES MARCHÉS DES VÉHICULES NEUFS S'ENRAYENT À L'EXCEPTION DES MOTOS
(en volume, % en variation)
aaa_data_infographies_nl_76_6
NOVEMBRE 2024 : TOUS LES MARCHÉS D'OCCASION DANS LE ROUGE
(en volume, % en variation)

Focus

  1. INTERDICTION DES VOITURES CRIT'AIR 3 : UN CINQUIÈME DU PARC FRANCILIEN CONCERNÉ


    Les vignettes Crit’Air 3 bientôt exclues de la ZFE du Grand Paris

    À l’échelle nationale, les modèles de voiture à vignette Crit’Air 3 représentent encore près d’une transaction sur cinq en VO. Pour mémoire, il s’agit des voitures diesel immatriculées pour la première fois de 2006 à fin 2010 ou bien les voitures essence de 1997 à fin 2005.

    La tendance est, clairement, à la baisse des transactions sur ces modèles avec - 8 % sur le mois novembre et -7 % depuis le début de l’année 2024.

    En effet, à partir du 1 janvier 2025, la circulation des voitures Crit’Air 3 sera interdite dans les zones à faibles émissions de Paris et Lyon, ainsi que dans les agglomérations de Montpellier et Grenoble. La métropole du Grand Paris autorisera, toutefois, les véhicules Crit'Air 3 à circuler jusqu'à 12 jours par an grâce à un pass ZFE 24 heures.

    La part des voitures Crit’Air 3 dans le parc roulant reste significative alors que la ZFE du Grand Paris s’apprête à les exclure d’une large zone incluant Paris et potentiellement 76 communes situées en totalité ou en partie dans le périmètre de l’A86 à partir de janvier.

    1 voiture sur 5 concernée

    Sur toute l’Ile-de-France, plus de 1,1 million de voitures (18 % du parc*) portent encore une vignette Crit’Air 3. Dans les départements de la petite couronne (Hauts-de-Seine, Val-de-Marne, Seine-Saint-Denis), les plus concernés par ces restrictions, ils sont encore plus de 375 000, soit 17 % du parc*. A Paris même, leur part n’est que de 13 %, soit environ de 90 000 voitures. Naturellement, ces proportions varient selon le niveau de vie. Elles sont plus faibles dans les Hauts-de-Seine, avec 12 %, et bien plus élevées en Seine-Saint-Denis (22 %), département qui présente à la fois selon l’INSEE** le niveau de vie médian le plus bas et le taux de pauvreté le plus haut de France métropolitaine.

    Dans un contexte de réduction des aides d’Etat

    Le niveau élevé de prix des voitures actuellement et les difficultés de pouvoir d’achat des automobilistes, rendent cette mesure, difficilement, soutenable pour les Franciliens les plus précaires. D’autant plus que cette contrainte entre en vigueur alors que les principales aides à l’achat s’amenuisent : suppression de la prime à la conversion depuis le 2/12/2024 et nette réduction du montant du bonus écologique.

    *parc de voitures arrêté à fin octobre 2024
    ** www.insee.fr/fr/statistiques/7752770

aaa_data_infographies_nl_76_7-1

Nos derniers articles

20240306_logo_auto_infos_270_v2
07 Fév 2025

Coup de frein peu surprenant en janvier sur le marché du deux-roues

20240209_logo_autoplus_270_v2
07 Fév 2025

Marché de l’occasion : les ventes sont au beau fixe !

20241106_turbo_270_v3
07 Fév 2025

Voitures électriques : le classement des ventes en 2025, un Top 3 100% français

20181114_bandeau_actualites_v5

Vous souhaitez plus d’information sur notre accompagnement ?

Nous sommes à votre écoute.

NOUS CONTACTER