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Intelligence Auto n°77 – Janvier 2025

2025, une année pour accélérer la transition écologique ?

21/01/2025

Temps de lecture : 6 minutes
  1. L'ÉDITO


    En 2024, l’attentisme des acheteurs et les prix hauts des voitures ont pénalisé le marché automobile. L’électrique a manqué le cap de 300 000 unités. 2025 devrait être l’année de l’accélération de la transition écologique notamment en raison du durcissement de la norme CAFE (Corporate Average Fuel Economy).

  1. BAROMÈTRE MARCHÉ IMMATRICULATIONS - DÉCEMBRE 2024

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Baromètre du Marché des Immatriculations en décembre 2024

Les chiffres du véhicule neuf

  1. DES PRIX TOUJOURS PLUS ÉLEVÉS FONT RECULER LE MARCHÉ DES VOITURES NEUVES EN 2024


    Rebond en décembre et en baisse sur l’année

    Les immatriculations de voitures particulières neuves (VPN) s’offrent un petit rebond de 1 % en décembre à la faveur d’un jour ouvré supplémentaire par, rapport à décembre 2023. Cela clôt une série de sept mois consécutifs de baisse. Il s’est vendu 183 662 VPN.

  2. Sur l’ensemble de l’année, le marché automobile recule de -3 % pour un total de 1 718 412 immatriculations, contre 1 774 722 en 2023. Après avoir retrouvé des couleurs en 2023 avec une progression de 16 % et débuté 2024 sur une tendance positive (de janvier à avril), le marché s’est retourné et perd finalement 3 % sur l’année, soit 56 310 unités en moins. Par rapport à l’ère pré-Covid, près d’un demi-million de voitures neuves ont disparu du bilan annuel.

  3. Les trois principaux canaux de ventes baissent tous à des degrés divers sur l’année, mais c’est celui des sociétés (14 % du marché) qui chute le plus lourdement - de 12 % - soulignant leur manque d’investissement lié aux incertitudes économiques. Les particuliers (46 % du marché) et les loueurs longue durée (15 % du marché), tous deux en recul de 3 %, suivent plus ou moins la tendance globale du marché.

  4. De janvier à décembre 2024, le prix moyen pondéré des voitures neuves a continué d’augmenter de +3%. Ce n’est pas un bon signal. De fait, et malgré les lancements récents de plusieurs modèles plus abordables, ce sont bien les électriques qui affichent les prix les plus élevés à 43 133 euros, en hausse de 2 %. En revanche, le prix moyen des hybrides à 41 837 euros reste flat alors que cette motorisation affiche des chiffres d’immatriculation très enviables.

  5. Le contexte politique n’incite pas à l’investissement, pour les particuliers comme pour les entreprises. Malgré un sursis de quelques mois pour le durcissement du malus, les aides à l’achat sont désormais réduites en 2025. Les modalités du leasing social, qui restent à préciser en vue d’un lancement retardé vers le milieu de l’année, s’annoncent aussi plus restrictives. Pourtant l’électrification doit se poursuivre, grâce à une demande solide pour les hybrides, mais aussi au succès attendu de plusieurs nouveautés électriques aux tarifs plus abordables comme les Citroën ë-C3, Dacia Spring et Renault 5.

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L’immatriculation des voitures neuves du mois de décembre par année
(en volume)
  1. 2024, l’année de l’hybride

    Si ces derniers mois deux voitures neuves sur trois sont électrifiées, c’est avant tout grâce à l’engouement pour les motorisations hybrides. Ces dernières gagnent 9 points de part de marché avec 43% vs 34% en 2023. Toyota avec les Yaris Cross et Yaris remporte les 2 premières marches du podium des HEV. Renault a, également bien réussi cette évolution en plaçant 3 modèles (Clio, Captur, Austral) aux places suivantes.

  2. Pour les hybrides rechargeables, la tendance est, complétement opposée. Les ventes reculent de 10 % sur l’année à 9 % de part de marché malgré un rebondi de 45 % en décembre avant la fin de leur exonération de malus au poids en 2025.

  1. L’électrique a manqué le cap des 300 000 unités.

    Malgré l’arrivée de nouveaux modèles, les ventes de voitures électriques ont flanché (-3%) à 290 614 unités. Son recul est particulièrement marqué sur les derniers mois de l’année avec – 21 % en décembre, après – 18 % en octobre et – 24 % en novembre.

  2. La part des électriques reste à 17% des VPN comme en 2023.

  3. La question est de savoir si la dynamique électrique va reprendre en 2025, avec les évolutions du bonus et du malus et l’obligation des constructeurs de réduire les émissions moyennes de CO2 des voitures vendues de 95 à 81 g/km. Même si cet objectif européen, avec des niveaux variables d’un constructeur à l’autre, fait l’objet de discussions en vue d’un éventuel report ou changement de mode de calcul.

  4. Corollaire de cette électrification massive du marché des voitures neuves, les motorisations thermiques poursuivent leur recul et passent à 40 % de part de marché. La part de l’essence reste significative à 30 % en 2024, contre 36 % l’année précédente. Quant au diesel, qui représentait encore 10 % des immatriculations en 2023 et même plus des trois quarts il y a moins de vingt ans, sa part dépasse à peine 7 % cette année.

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TOP 3 des modèles de voitures électrifiées en décembre 2024
(en volume)

LES CHIFFRES DU VEHICULE D’OCCASION

  1. LE MARCHÉ DES VOITURES D’OCCASION : LE RÉSERVOIR DE VOITURES AU JUSTE PRIX

    Face à la morosité du marché du neuf, celui de l’occasion conserve sa dynamique positive sur l’année à + 3 %, malgré un coup de mou en décembre (- 2 %). Avec un total de 5 354 168 transactions sur douze mois il reste proche de ses meilleurs niveaux, y compris ceux de la période d’avant Covid (près de 5 800 000 en 2019).

  2. Malgré le vieillissement rapide du parc (12 ans en moyenne en 2024), les voitures considérées comme les moins polluantes et qui ne sont pas concernées par les restrictions de circulation des ZFE en 2025 assurent désormais une large majorité des transactions. C’est le cas des modèles à vignette Crit’Air 1 (voitures essence immatriculées à partir de 2011), en tête avec une part de 36 % et en progression de 18 % sur l’année. Viennent ensuite les Crit’Air 2 (essence de 2006 à 2010, diesel à partir de 2011) avec une part de 34 % (-1 %). La plus forte progression concerne toutefois les électriques (Crit’Air 0) qui gagnent 54 % sur l’année et commencent à prendre une part significative de 2,5 % (et même 3 % en décembre).

  3. Interdites de circulation à partir du 1er janvier dans les ZFE de plusieurs métropoles* (métropole du Grand Paris, Eurométropole de Strasbourg, métropole de Lyon, Grenoble Alpes Métropole, Montpellier Méditerranée Métropole), les voitures particulières à vignette Crit’Air 3 (essence de 1997 à 2005, diesel de 2006 à 2010) représentent encore 19 % des transactions sur l’année écoulée, en recul de 8 %. Les modèles considérés comme les plus polluants, à vignettes Crit’Air 4, 5 et non éligibles, n’apparaissent plus que dans 9 % des transactions.

  4. La majorité des transactions (48 %) reste entre particuliers, sur un volume presque constant d’une année sur l’autre, tandis que les transactions de professionnels à particuliers pèsent près de 40 % et progressent de 6 %, portées notamment par le développement des formules de financement locatives sur l’occasion. Le solde est réalisé par des échanges d’entreprises et des entrées étrangères.

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Immatriculations des voitures d'occasion par Crit’Air
(en %)
  1. * Dans la ZFE de l’Eurométropole de Strasbourg il s’agit pendant deux ans d’une phase pédagogique donc sans sanction financière. Dans les autres ZFE les sanctions financières ne devraient pas être appliquées avant plusieurs mois (2026 pour celle de la métropole du Grand Paris).

Les différents marchés du véhicule : panorama

  1. LES CHANGEMENTS RÉGLEMENTAIRES BOOSTENT LES MARCHÉS NEUFS ET PÉNALISENT CEUX D’OCCASION

    Les marchés des véhicules neufs ont, globalement, bien fini l’année. Les acheteurs ont profité des derniers jours avant les changements sur le bonus/malus et la suppression de la prime à la conversion. C’est notamment le cas des acheteurs de voitures sans permis (par exemple Citroën Ami, Fiat Topolino) qui n’ont plus droit au bonus (900 €) en 2025.
    Quant aux marchés d’occasion, ils ont tous fini l’année dans le rouge.

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DECEMBRE 2024: REBOND SUR LE MARCHÉ DES VÉHICULES NEUFS A L'EXCEPTION DES UTILITAIRES ET INDUSTRIELS
(en volume, % en variation)
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DECEMBRE 2024: REPLI DES MARCHÉS D'OCCASION
(en volume, % en variation)

Focus

  1. 2025, UNE ANNÉE POUR ACCÉLÉRER LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE ?


    En 2024, le marché des voitures neuves a atteint 1,7 million d’immatriculations. Qu’en sera-t-il pour 2025 ? Va-t-on vers la reprise du marché ? Les achats de voitures électriques vont-ils reprendre ?

  2. Conjoncture française : perspectives et prévisions 2025

    Selon la Banque de France, le taux de croissance anticipé de la France 2025 ne devrait pas dépasser +0,9%. Ce qui constitue une progression de l’activité économique très modérée.

  3. Le gouverneur de la Banque de France précise :
    « De toute évidence, 2025 commence avec plus d’incertitudes ; et donc potentiellement plus d’attentisme, de la part des entreprises sur leurs investissements, comme des ménages avec un taux d’épargne historiquement haut… La reprise attendue devrait intervenir en 2026 et 2027 avec une croissance autour de 1,3% – sous réserve d’une diminution progressive des incertitudes cette année. En effet, la progression des salaires est désormais plus rapide que l’inflation, ce qui générera des gains de pouvoir d’achat mieux répartis au sein de la population. La consommation devrait donc reprendre, et le taux d’épargne reculer, tout en restant supérieur à son niveau pré-Covid. »
    Vœux du gouverneur de la Banque de France | Banque de France

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Freins et moteurs pour le marché automobile
  1. Entre moteurs et freins, on estime que le marché ne devrait pas retomber sous la barre de 1,8 million de voitures neuves (hors événement exceptionnel). La croissance des ventes de voitures neuves devrait donc rester modérée. Pas de croissance à 2 chiffres pour 2025. Les ventes de voitures électrifiées (hybrides et électriques) continueront à assurer la dynamique du marché. Alors que les voitures thermiques, diesel comme essence, poursuivent leur repli. Ce dernier sera plus ou moins fort en fonction de la montée en puissance du « verdissement » des flottes d’entreprises.

  2. Le marché d’occasion va encore constituer le premier vivier de voitures accessibles (en disponibilité, en prix adéquats, en motorisation thermique). Sa professionnalisation va se poursuivre sur le segment des voitures récentes avec notamment la montée en puissance du leasing. En 2024, le marché du VO a progressé de 3%. En 2025, on estime qu’il ne devrait pas connaître de baisse mais plutôt une croissance modérée.

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