bandeau-3a-data_slider_v5-2

Intelligence Auto n°79 – Mars 2025

Quelles sont les attentes des femmes en matière d’automobile ?

13/03/2025

Temps de lecture : 7 minutes
  1. L'ÉDITO


    Encore un mois marqué par les impacts des changements réglementaires. En conséquence, le poids des particuliers sur le marché des voitures neuves ne cesse de s’amoindrir. Et les flottes entament leur verdissement sous contrainte.

  1. BAROMÈTRE MARCHÉ IMMATRICULATIONS - FÉVRIER 2025

aaa_data_infographies_nl_79_1

Les chiffres du véhicule neuf

  1. LE MARCHÉ DES VOITURES NEUVES SOUS L’ÉPREUVE DES CHANGEMENTS RÉGLEMENTAIRES

  2. Un mois en demi-teinte

    Après le recul de janvier, les immatriculations de voitures particulières neuves (VPN) sont de nouveau en baisse de 1 % sur le mois de février, avec un jour ouvré en moins. Février 2024 avait profité du lancement du leasing social.

    On a clairement assisté à deux séquences sur le mois : une vague d’immatriculations de voitures électriques jusqu’au 14 puis qui est retombée dès le lendemain. La demande reste donc largement guidée par les aides à l’achat. Ces changements de bonus et de malus rendent le marché peu lisible car ces immatriculations anticipées risquent de peser sur la dynamique du mois prochain, alors que la part des motorisations électriques doit progresser encore afin d’atteindre les objectifs de réduction des émissions de CO2.

  3. À jours ouvrés comparables, la tendance aurait été complètement inversée, avec une croissance de +4%.

    Un total de 141 568 nouvelles voitures ont été immatriculées sur le mois écoulé. Comparé aux mois de février des cinq années précédentes, le marché se situe au-dessous de la moyenne.

aaa_data_infographies_nl_79_2
  1. Ce repli des immatriculations de voitures neuves est lié au canal des particuliers, au plus bas avec seulement 44 % du marché et chute de 6 %, ainsi qu’à celui des loueurs longue durée, à – 14 % (14 % du marché). En revanche, les immatriculations aux sociétés gagnent +5% sur le mois (14 % du marché). Il en va de même pour les loueurs courte durée (15% du marché) qui préparent la saison estivale. Leurs achats de voitures neuves augmentent de +26%.

aaa_data_infographies_nl_79_4
  1. Les Français préfèrent les hybrides

    Les hybrides portent le marché des voitures neuves, puisqu’elles représentent, globalement, 48 % des immatriculations et bondissent de 29% dans un marché en berne(-1%). Dans le détail, les microhybrides (MHEV : 22 % du marché) profitent d’une offre large que les constructeurs continuent d’enrichir, à des tarifs moins élevés que ceux des hybrides classiques. Elles affichent de loin la plus forte progression (+81%), notamment grâce à une forte demande des flottes. Beaucoup d’entre elles, à l’image de la Peugeot 3008, subissent le changement du seuil de déclenchement du malus (de 118 à 113 g) ou son augmentation au 1ᵉʳ mars.

    Les hybrides (HEV), dont les modèles les plus diffusés sont moins concernés par le malus, gagnent 28% et représentent près d’un quart des immatriculations.

    À l’inverse, les hybrides rechargeables poursuivent leur chute (- 45 %) en raison de l’application du malus au poids (avec un abattement de 200 kg), de la fin de certaines exonérations pour les sociétés, leur principal débouché, mais aussi de l’application progressive de la nouvelle norme Euro 6e-bis : elle se traduit depuis le 1er janvier par des émissions de CO2 plus élevées pour les modèles nouvellement homologués, qui deviennent donc moins intéressants pour les flottes d’entreprises. En 2027, la future norme Euro 6e-bis-FCM imposera des tests encore plus sévères et les hybrides rechargeables auront perdu l’essentiel de leur avantage sur les hybrides simples en termes d’émissions de CO2.

    Le barème durci du malus à partir du 1ᵉʳ mars touche surtout les motorisations non électrifiées, essence et diesel, dont les volumes ont déjà fortement baissé. Ainsi, le diesel ne pèse plus que 5% du marché et quasi moitié moins pour les particuliers et recule de 34 %. Quant aux modèles essence, ils poursuivent aussi leur recul (- 27%). Ce repli des motorisations thermiques apparait plus important chez certaines marques comme Peugeot (– 63 % en essence, – 45% en diesel), Citroën (- 43 % en essence, – 37 % en diesel), BMW (- 41% en essence, – 59 % en diesel) et Opel (- 54 % en essence, – 67 % en diesel).

  2. Les Flottes passent à l’électrique

    L’électrification des flottes (sociétés hors automobile, administrations et loueurs longue durée) progresse, significativement, avec une demande pour les modèles électriques qui a bondi de 41 % et une part de marché à 20%. En revanche, les ventes aux particuliers, qui concentrent la moitié des ventes de voitures électriques, reculent de 29% sur cette motorisation. Le seuil de comparaison est, toutefois, élevé car le leasing social lancé l’an dernier à cette période ne concernait que les particuliers.

    Pour bénéficier du précédent barème du bonus, plus favorable, les voitures électriques commandées avant le 2 décembre 2024 devaient être livrées au plus tard le 14 février. Cette échéance a engendré un pic d’immatriculations d’électriques jusqu’au 14 février, avant de redescendre sur l’ensemble du mois à -2% et une part à 18 %, un niveau à peine supérieur à la moyenne récente (2024) autour de 17 %.

    Plusieurs marques observent un dynamisme sur cette motorisation : Renault avec les plus forts volumes d’électriques à + 57%, toujours en grande partie grâce à la Renault 5 et alors que les premiers exemplaires de la Renault 4 apparaissent dans les immatriculations des B-SUV .

    D’autres marques ont plus que doublé leurs ventes d’électriques comme :

    - Citroën qui place sa ë-C3 en tête;
    -Volkswagen dont le SUV du segment D : Tayron apparaît pour la première fois dans les immatriculations;
    - Audi ;
    - Mini.

    De fortes progressions sont observées pour Skoda (+85%) qui vient de lancer son SUV compact Elroq, ou encore Hyundai (+71 %) et DS (+72%) sur des petits volumes, mais qui commence à immatriculer ses premières N°8 sur le segment D. Parmi les nouveautés électriques on note aussi le petit SUV du segment B Opel Frontera, également disponible en hybride.

LES CHIFFRES DU VEHICULE D’OCCASION

  1. LE MARCHÉ DES VOITURES D'OCCASION : LE DIESEL SOUS LA BARRE DES 45%

    Les dernières évolutions réglementaires qui renchérissent le coût des voitures neuves continuent de favoriser le marché de l’occasion. Les achats de voitures d’occasion comptent pour 76% des transactions globales (VPN+VPO).

    Avec 439 343 transactions, le marché de l’occasion recule de 1 % en février. A jours ouvrés équivalents, le marché aurait été en hausse de +3%. Les transactions entre particuliers sont les plus dynamiques depuis le début de l’année.

aaa_data_infographies_nl_79_5
  1. Le diesel reste la première motorisation sur le marché occasion. Il n’en demeure pas moins que les transactions sont en baisse (-8%) et que la part de marché du diesel passe sous la barre symbolique des 45% des ventes. Viennent ensuite les voitures essence, 39% de parts de marché, également en baisse (-4%). En revanche, la motorisation la plus dynamique est l’hybride : HEV + 44%, MHEV +49%, PHEV +32%. Les transactions sur les voitures électriques (BEV) grimpent à +39%.

    Les modèles à vignettes Crit’Air 1 (principalement moteurs à essence et hydrides immatriculés à partir de janvier 2011) représentent 38 % de transactions (en hausse de + 9 %). Les électriques progressent encore plus vite (+ 39 % sur le mois) avec une part de marché de 3 %. Les autres vignettes Crit’air sont toutes en fort retrait dans les transactions.

aaa_data_infographies_nl_79_3
  1. En raison de leur poids dans le parc automobile, les voitures thermiques constituent encore les volumes les plus importants de transactions en occasions. Mais les motorisations électrifiées gagnent, régulièrement, du terrain.

Les différents marchés du véhicule : panorama

  1. LES MARCHÉS NEUFS ET D'OCCASION DANS LE ROUGE

    Les marchés des véhicules neufs et occasions plongent. Ce deuxième mois de l’année n’aura pas été favorable à l’industrie automobile au sens large. Tous les segments de marché subissent des volumes de ventes trop faibles pour afficher des surperformances par rapport à février 2024.

aaa_data_infographies_nl_79_6
aaa_data_infographies_nl_79_7

Focus

  1. QUELLES SONT LES ATTENTES DES FEMMES EN MATIÈRE AUTOMOBILE ?

  2. 2 millions de voitures par an

    En 2024, les femmes ont acheté 2 millions de voitures (neuves et d’occasion). Bien que leur nom n'apparaisse pas toujours sur la carte grise, il n'en reste pas moins que les femmes jouent un rôle d'influence importante lors de l'achat du véhicule familial.

  3. Au sein de la population française, on compte 52 % de femmes pour 48% d’hommes, selon les chiffres 2024 de l’Insee. En matière d’achat automobile, cette répartition est loin d’être similaire mais les choses changent. En effet, les hommes ont acheté 60% des voitures neuves à particuliers en 2024 (62 % des voitures neuves en 2018) contre 40% pour les femmes (un peu plus d’un tiers pour les femmes en 2018). Progressivement, cette répartition a tendance à évoluer. Sur les onze dernières années, les achats des femmes ont augmenté de 6 points.

    Et quand il s’agit d’acheter une voiture d’occasion, on observe la même répartition mais peu d’évolution.

  4. Des achats plus résilients

    Sur la période 2018 à 2024, les achats de voitures des particuliers se sont contractés à la suite des grands événements (Covid, guerre, inflation rampante, électrification). Pour les marques auto, les femmes restent une cible marketing privilégiée. Entre 2018 et 2024, les achats de voitures neuves des femmes ont baissé de 20% contre 27 % pour les hommes. Elles ont donc freiné la chute des ventes aux particuliers sur ces onze dernières années.

    Sur le marché de la voiture d’occasion, les achats des femmes ont reculé de 3% sur la période 2018-2024. Du coté des hommes, les transactions sont en retrait de 8% en comparaison.

  5. 30 000 euros de budget moyen

    En termes de budget, les femmes dépensent en moyenne 30 178€ pour l’achat d’une voiture neuve. Les hommes déboursent 1,2 fois plus, soit 35 123€. Le niveau de pouvoir d’achat explique en partie cette différence. Selon l’Insee, les femmes ont obtenu, en 2023, un revenu annuel moyen de 21 340 € et les hommes 1,3 fois plus, soit 27 430 €.

    En termes de motorisation, la distribution des achats de voitures neuves électriques est conforme à la répartition globale (40%/60%). En revanche, les femmes sont sous-présentées sur les achats de voitures neuves au gazole (29%/71%) et les hybrides notamment les PHEV (21%/79%). Les hommes restent plus attachés à la voiture diesel. La bascule diesel/essence a, cependant, été plus marquée chez les hommes dans la mesure où les femmes achetaient déjà plutôt des voitures essence, particulièrement les citadines.

    En termes de modèles de VPN, si le TOP 3 est similaire (Dacia Sandero, Peugeot 208 et Renault Clio), il n’en va pas de même pour le reste du classement des modèles. La Toyota Yaris qui arrive à la 4 -ème place chez les femmes, atteint la 11 -ème position chez les hommes. Il en va de même pour la Fiat 500, 9 -ème chez les femmes et 25 -ème chez les hommes. Enfin, la star des électriques, la Tesla Y, numéro 6 chez les hommes, se classe à la 19 -ème position chez les femmes.

    À la lumière de ces quelques données chiffrées, les femmes et les hommes ont des priorités et motivations différentes lorsqu’il s’agit d’achat de voitures. Au final, c’est une bonne chose car cette différence encourage une meilleure personnalisation de l’offre, favorise l’innovation et la diversité de l’offre automobile.

aaa_data_infographies_nl_79_8

Nos derniers articles

20240708_logo_devizunews_270_v3
23 Avr 2025

Tesla : visualisez la flambée, puis l’essoufflement des ventes en France

20250221_auto_moto_270_v3
23 Avr 2025

Le coût réel de possession d’une voiture électrique en 2025

content
23 Avr 2025

Intelligence Auto n°80 – Avril 2025

Pourquoi les voitures sans permis connaissent un début d’année difficile ?